Ensemble Hélios concert du 6/04/2019
Ce samedi 6 avril a eu lieu au Temple St-Jean, rue de Grenelle à Paris, un concert exceptionnel du désormais célèbre quatuor avec flûte, l’ensemble Hélios. Mené de main de maitresse (!) par la brillante Christel Rayneau, cette formation aguerrie à tous les styles de répertoire nous a offert un moment inoubliable parce que rare par sa programmation moderne et éclectique, et éminemment précieux pour sa grande qualité artistique.
Du baroque de J. Chrétien Bach au contemporain de Fabrice GREGORUTTI en sa présence pour la création de leur 74ème dédicace (pour près de 200 créations au total), les membres du quatuor Hélios sont décidément à l’aise dans toutes les époques musicales. Notamment dans le Divertimento op 43 de Volkmar ANDREAE dont ils ont su nous donner une version lumineuse et sublime conférant une grâce absolue à ce programme remarquable. Le quatuor remplit ici parfaitement son rôle de reconnaissance d’œuvres de grande qualité en leur offrant la visibilité qu’elles méritent.
Haydn, servi comme il se doit comme l’un des meilleurs compositeurs de tous les temps dans son quatuor op5 n° 5, nous est apparut dans toute son inventivité et sa délicatesse sous les doigts experts de Christel et de ses acolytes. Dans l’adagio interprété avec une sensibilité profondément touchante nous avons été transportés aux sommets de l’expression artistique. Qu’ils soient tous félicités pour l’intégrité de l’ensemble d’une homogénéité exemplaire.
La création de « Ucelli della Luna » de GREGORRUTI fut également un moment de jubilation intense : cette œuvre d’avant-garde, néanmoins déjà un classique de demain, pleine de poésie, de subtilité, aux dimensions idéales pour la formation de quatuor avec flûte fera certainement partie désormais du répertoire régulier de l’ensemble Hélios.
Quant à Doppler on en a redécouvert le visage dans une réjouissante version de sa « Fantaisie pastorale hongroise » réarrangée en l’espèce pour flûte et cordes par Thibault PERRINE (aux éditions BILLAUDOT) avec, cerise sur le gâteau en guise de final héroïque, une cadence de la flûte du contre-Ré au Ré grave comme j’avais toujours rêvé de l’entendre ! Un vrai régal de bout en bout que nous avons dégusté sans en perdre la moindre miette.
Dans le cadre magnifique de cette église, comme l’écrin d’un joyau artistique, l’enthousiasme du public était tel qu’il nous a fait oublier la faible participation à cet évènement unique, un samedi de défilé parisien, métro bloqué aux alentours ! Vivement la séance de rattrapage !